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Nuestro Paraguay - Une expérience de solidarité internationale en famille

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31 août 2015

Ecofinca : "Con el sabor de la tierra, la lluvia y el sol"

("Avec la saveur de la terre, la pluie et le soleil")

Decidamos s'est engagé auprès des agriculteurs du Paraguay à lutter contre la suprématie du modèle de production basé sur l'agro-industrie cause de marginalisation de l'agriculture vivrière de type familial. En effet, l'agriculture intensive détruit la production des cultures basées sur la diversité, la production d'aliments sains et respectueux de l'environnement.

Le samedi 29 août 2015, dans le cadre de la promotion de cette agriculture saine, Decidamos a organisé une sortie à l'exploitation Ecofinca pour une petite trentaine de campesinos (paysan(e)s). Il s'agissait à la fois de favoriser la rencontre et l'établissement de liens entre campesinos pour permettre la consolidation d'un véritable réseau paysan, de les former à une approche de production plus respectueuse de l'environnement en leur permettant d'en appréhender les enjeux et moyens à mettre en œuvre à moindre frais pour que ce défi soit viable pour leurs exploitations.

8 - serre des plants explications

Soledad MARTINEZ, l'ingénieure agronome, qui relève ce défi sur l' exploitation de 25 hectares (mais dont seul un quart est actuellement utilisé) d'Ecofinca, nous a guidés et formés tout au long de cette visite. [pour aller plus loin voir : https://es-es.facebook.com/Ecofinca]

La première des priorités est de bonifier le sol appauvri par les méthodes agricoles actuellement utilisées (pas de rotation des cultures, utilisations de produits chimiques dont beaucoup de pesticides...). Enrichir le sol, c'est permettre une production plus abondante et de meilleure qualité, tout en investissant pour l'avenir!

Cela se fait par divers procédés : d'abord, il faut favoriser les ressources naturelles. Ecofinca élève des lombrics qui aèrent le sol et transforment la matière organique aussi bien dans le sol lui-même, que dans la fabrication d'engrais naturels.

5 - les lombrics

L'exploitation fabrique des engrais naturels à base de matière organique végétale et animale. Beaucoup d'éléments sont utilisés : le petit lait, les déjections de poules ou de bovins, les coquilles d'œufs, pierres, miel, fleurs, déchets verts, l'humus de lombrics... tout cela sert à nourrir le sol après que l'on ait pris le temps de laisser à la nature et au soleil, le soin de transformer le tout à l'occasion d'une savante alchimie.

Il est nécessaire de préparer le sol 15 jours avant la plantation. Cette préparation constitue tout un art : creuser sur une profondeur de 50 cm environ. Verser une fine couche de potassium, puis de cendres, puis de poussière de pierres volcaniques pour l'apport en minéraux, puis d'humus de lombrics, recouvrir de terre et recommencer l'opération 3 fois... avant de mélanger le tout à l'aide de la bèche. Arroser ensuite d'un liquide riche en micro-organismes qui aideront à transformer les minéraux comme la matière organique apportée... et laisser le sol se préparer à accueillir les semences.

15 - préparation du sol - cendre

 A la question du prix de ce liquide posée par les campesinos intéressés, mais inquiets, l'ingénieure répond qu'il est très facile d'en fabriquer à partir de l'eau du bain d'un bébé ou d'une femme enceinte (ou qui allaite!), en y ajoutant du miel, des fruits et en laissant macérer plusieurs jours à l'abri des trop fortes chaleurs. Si aucun nouveau né ne se trouve dans les parages, le petit lait - de vache! - peut aussi servir de base à cette préparation!

Pour protéger les cultures des parasites et des insectes, tout un système de protection naturelle est mis en place : une double barrière physique contre les sauterelles ("langustinas"... attention aux faux amis!) est constituée par de hautes plantes qui ressemblent à des bouquets de roseaux. A chaque bout d'allée, entourant les cultures, une autre barrière est formée par des plantes odoriférantes (citronnelle du Paraguay, basilic, romarin, etc.). Dans chaque carré de culture, une rotation évite d'appauvrir le sol, et est conçue pour éviter que ne se côtoient des cultures sensibles aux mêmes types de bactéries. Ainsi, on préserve la contamination à grande échelle en cas de plants malades.

Pour maîtriser d'éventuelles invasions, des liquides à base d'orties et autres plantes abondantes localement, peuvent être fabriqués. Ce sujet a donné lieu à un échange de savoirs et d'expériences riche entre l'ingénieure et les paysans présents.

Le dernier point de formation a concerné le conditionnement à la vente et la commercialisation des produits. Pour un juste prix tenant compte de la qualité du produit et du travail nécessaire à sa production, Ecofinca vise les circuits courts de distribution. Des chefs cuisiniers et des représentants de ces circuits de distribution sont parfois invités à venir passer une journée sur l'exploitation pour en comprendre les réalités.

Les professionnels de l'exploitation sont d'ailleurs adhérents et militants du mouvement Slow Food, une organisation internationale qui défend un monde où chacun puisse avoir accès à une nourriture bonne pour lui, pour ceux qui la produisent, et pour la planète. Il s'agit notamment de contrer le phénomène du fast food et de la fast life,  de réagir à la disparition destraditions alimentaires locales, et d’encourager les citoyens à prendre conscience de  leur nourriture, de sa provenance, de son goût, et de la façon dont nos choix alimentaires affectent le reste du monde.[http://www.slowfood.com/]

Cette visite et la séquence de formation qui a suivi ont été particulièrement instructives. Nous avons aussi apprécié la fraîcheur du Teréré partagé, l'ombre douce du manguier en fleurs, la délicieuse cuisine réalisée sur place avec les produits de l'exploitation... et les enfants ont été rassurés de voir que, même sans parler la même langue, ils pouvaient jouer toute une journée avec une enfant paraguayenne qui ne connaissait, en début de journée, pas un mot de français!

Z jeux d'enfants 7

Le soir, nous nous sommes couchés tôt... fatigués de toute la concentration exigée pour comprendre les explications données en castillan (toujours plus accessibles que les commentaires en guaranis!) ... mais contents de ce moment partagé. Au retour, nous aurons gagné en compétences... notre jardin aura peut-être une chance, désormais, de ressembler à celui de Mamie Alice !  

 Pour voir les autres photos de la journée, ouvrez l'album B4- Sortie Ecofinca avec Decidamos.

11 - culture de salades

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