! Si luchamos quizás podemos perder, pero si no luchamos somos perdidos !
(Si nous luttons, nous pouvons peut-être perdre, mais si nous ne luttons pas nous sommes perdus!)
Le 18 septembre 2015 une marche réunissant plus de 20 000 étudiants, soutenue notamment par DECIDAMOS et le SERPAJ PY, a marqué les esprits à Asunción. Un événement d'une telle ampleur ne s'était pas vu depuis 1969! Nous y étions (pas en 1969!!) ! L'avantage quand on est volontaire dans une ONG militante, c'est qu'il n'est plus question de poser des congés pour aller manifester : cela fait partie du boulot! qué suerte! :-)
Leurs revendications portaient sur la qualité de l'éducation, le refus du système corrompu qui règne dans les universités et les grandes écoles paraguayennes, l'exigence d'une éducation sans discrimination, inclusive, qui permette aux jeunes de se former correctement pour pouvoir être acteurs de leur avenir et de celui de leur pays.
Impressionnante manifestation. L'ambiance festive ne masquait pas la détermination sans faille des représentants des établissements publics et privés de la ville : collèges, lycées, universités et grandes écoles... peu nombreux étaient les absents. La plupart étaient venus vêtus de l'uniforme de leur école, et défilait en ordre derrière une banderole aux couleurs de leur établissement.
Un membre de Decidamos nous a expliqué : "quand les étudiants ont voulu informer certains lycées privés de ce qui se préparait pour qu'ils puissent se positionner, les profs leur ont refusé d'entrer... et malgré tout, ils sont là! c'est extraordinaire!!" Il a ajouté que quand le pape s'est adressé aux jeunes du Paraguay, les gens n'ont pas mesuré de suite la force et la confiance que son discours leur a donné. Ce sont ces paroles qui ont permis à cette mobilisation d'exister, y compris dans les milieux les plus religieux et les plus conservateurs.
Le pape leur a dit : "Nous ne voulons pas les jeunes ‘‘faiblards’’, jeunes qui sont là sans plus, ni oui, ni non. Nous ne voulons pas de jeunes qui se fatiguent rapidement et qui vivent fatigués, avec un visage de gens ennuyés. Nous voulons des jeunes forts. Nous voulons des jeunes avec espérance et avec force. (...) Semez la confusion ! Mais aussi aidez à gérer et à organiser la confusion que vous créez. [Faites] les deux choses : créez la confusion et organisez-la bien ! Une confusion qui nous donne un cœur libre, une confusion qui nous donne la solidarité, une confusion qui nous donne de l’espérance, une confusion qui naisse du fait d'avoir connu Jésus et de savoir que Dieu que j'ai connu est ma force. (...) aidez à organiser la confusion que vous créez pour qu’elle ne détruise rien.(...) Jésus, vous donne l’espérance, vous donne un cœur libre et vous rend forts." (Discours du pape François au Bord du fleuve « Costanera », Asunción (Paraguay)Dimanche 12 juillet 2015; https://w2.vatican.va/content/francesco/fr/speeches/2015/july/documents/papa-francesco_20150712_paraguay-giovani.html)
Les jeunes savent que leur avenir est entre leurs mains, qu'ils doivent se mobiliser pour faire avancer les choses, que l'éducation est la clef qui permet de sortir de la pauvreté et qui rend possible un développement au service des hommes...
Une révolution est en marche dans l'Eglise et dans la société civile à travers le monde...
Les campesinos admiratifs commentent : " nous aussi, il faudrait qu'on arrive à se mobiliser comme les étudiants. Mais à eux, le pape a parlé!"
Quant aux Bañadenses qui préparent une mobilisation pour défendre leurs terres contre un projet du gouvernement prévoyant leur "déplacement", ils prennent leurs cadets en exemple : "pour nous faire entendre, il faut qu'on fasse comme eux : qu'on soit nombreux, que nos revendications soient claires, qu'on dépose un contre-projet sérieux auprès du gouvernement, qu'il n'y ait pas de débordement pour ne pas nuire à notre image et éviter toute manipulation..."