A la découverte de la réserve nationale Eduardo Avaroa...ou de Tupiza à Uyuni, 4 jours dans l'altiplano bolivien
Nous rêvions de revoir les Andes (dont nous avions gardé un très bon souvenir lors de notre voyage au Venezuela), les 4 jours de circuit qui nous ont permis de rejoindre Uyuni depuis Tupiza nous ont comblés ! Fabuleuses Andes aux multiples visages, immenses altiplanos aux pistes inégales et parfois chaotiques, lagunes uniques et pourtant nombreuses, forêts de rochers qui ont permis à notre féru d’escalade de renouer un peu avec son art, volcans semi-actifs, dunes de sable fin, champs d’algues pétrifiées ou de cactus de pierre, grotte remplie de dentelle minérale, pics, aiguilles et vallons d’altitude aux multiples couleurs qui changent selon la course du soleil, source d’eau chaude pour un bain à 35° alors qu’il fait 6° dehors et qu'on vient de débloquer le 4x4 coincé dans la neige… Cet épisode a d'ailleurs marqué Eve-Lise : « Quelqu’un s’est moqué de nous parce que notre voiture était bloquée dans la neige et 2 minutes plus tard, il s’est bloqué aussi ! »
Nous avons pu observer de nombreux animaux sauvages : chinchillas (sorte de lapin à la queue de castor), renard, poissons, flamands roses, vigognes (gracieux cousins sauvages des lamas), souris, nandous (« autruches » d’Amérique du sud), oiseaux jaune vif ou verts, mouettes… et bien sûr, des centaines de lamas en vadrouille le jour, et parqués la nuit pour être protégés des pumas (que nous n’avons pas vus, mais c'est sans regret !!)!
« La voiture c’était trop long ! En plus, ils ne nous laissaient pas faire des très longues pauses, moi j’aurais voulu qu’on passe plus de temps en dehors de la voiture. J’ai aimé nourrir une petite souris que j’ai trouvée sous le rocher de notre pique-nique. Ce qui m’a le plus plu, ce sont les animaux et le désert du salar. » Nathanaël
Nous avons eu la chance de réaliser ce tour avec une autre famille française ayant 2 enfants de 7 et 8 ans, qui fait un break de 6 mois entre Pérou et Bolivie. Les enfants se sont très bien entendus, ce qui a aidé à surmonter les moments de fatigue. Il faut dire que le rythme était très intense… lever chaque jour entre 6h et 4h30 du matin, des heures de voiture, des promenades à plus de 4000 mètres et jusqu’à 5000 mètres d'altitude (pour les geysers)…
Les parents aussi se sont très bien entendus, et nous aurions pu rester des heures à échanger s’il n’avait fallu se lever si tôt tous les matins (on s'est quand même débrouillé pour parler pas mal... ceux qui nous connaissent ne seront pas surpris!)!!!
Il a fait très froid (-10 une nuit…), nous avons réalisé que nous ne sommes plus habitués… il va falloir rentrer du bois pour l’hiver prochain !!! Eve-Lise a été très courageuse : entre mal de transport et mal d’altitude, elle a rempli à peu près toute la collection de sacs à vomi que nous avions récupérés dans l’avion. Pour autant, elle a réussi à garder le sourire et à profiter des paysages malgré sa fatigue.
Le reste de la famille a parfois dû gérer quelques mots de tête et un essoufflement chronique lié à l’altitude au-dessus de 4500 mètres, mais avec de la patience, de l’émerveillement et quelques feuilles de coca à sucer avec une pâte à la menthe (plus un comprimé contre le mal d’altitude gentiment offert par Zoui durant le tour !), nous avons réussi à faire face et à profiter de ces instants magiques et exceptionnels.
Le lever du soleil sur l’île aux cactus surplombant le désert de sel, au son de la guitare (merci Pierre !) reste un moment inoubliable ! Certains des cactus que nous avons vus à cette occasion ont plus de 1 200 ans.
Dans le désert de sel de plus de 10 582 km2 de superficie (avec une couche de sel allant de 2mètres à 120 m de profondeur), nous avons joué avec les perspectives et nous sommes beaucoup amusés à composer des images délirantes en familles et avec nos amis de voyage !
Nous avons aussi ramassé quelques cristaux de sel que les enfants ont soigneusement rangés dans le sac de voyage (il est aussi riche pour ses gisements de Lithium... mais on n'a pas cherché à en ramener!).
En fin de circuit, nous avons visité le cimetière des trains à vapeur qui permettaient autrefois de transporter et d'exporter les minerais extraits dans la région. Autre occasion de faire un peu d'escalade, de s'entrainer à réaliser des cascades de films d'action en sautant d'un wagon à l'autre, ou de faire quelques photos improbables.
« Il faisait froid, ça faisait bizarre par rapport au climat paraguayen ! On a vu plein de neige (on s’est même embourbé avec le 4x4 !) les paysages changeaient tout le temps. On faisait des arrêts supers devant des geysers qui sentaient le souffre et qui contenaient une lave grise et bouillonnante, devant des lamas ou d’autres animaux sauvages vivant dans la montagne, devant des lagunes de couleurs étonnantes, devant des forêts de rochers à escalader…
Le dernier jour, on s’est levé à 4h45 du matin pour aller voir le lever du soleil en plein milieu du désert de sel, sur une île de cactus géants. Au début le ciel était vert/bleu, puis il a viré au rose/orange et bleu, et enfin au jaune/orange. La lumière se reflétait sur les montagnes et c’était magnifique !
Malgré les voyages parfois très longs, j’ai beaucoup aimé ce parcours rempli d’aventures plutôt étonnantes. » Maylis
Nous sommes revenus avec des cernes, certes, mais des étoiles plein les yeux et un appel à revenir ancré au fond du cœur !
Le circuit terminé, nous avons rejoint Potossi avec l'autre famille française pour partager 48 heures supplémentaires. Vous saurez bientôt ce qu'on y a découvert....