Cataratas, coaties, Coima et cætera

(Chutes d'eau, petit mammifère du cru, bakchich et autres choses...)

Obtenir la carte de résident du Paraguay demande 6 à 9 mois. N’étant là que pour 12 et n’ayant pas besoin d’autorisation de travail du fait de notre statut de bénévole, nous avons opté pour un visa touristique.  Dès lors, nous devons sortir 3 jours du Paraguay pour renouveler notre visa avant que ne se soient écoulés 90 jours. Nous avons choisi de profiter des vacances scolaires des enfants pour aller faire un petit tour du côté du Brésil et de l’Argentine pour visiter les fameuses chutes d’Iguaçu (Cataratas d’Iguazu).

Le dimanche matin, nous quittons notre appartement à 7h pour rejoindre le terminal de bus. Bonne surprise, les bus « grandes lignes » sont confortables et paraissent luxueux avec leurs sièges rembourrés, l’air conditionné et les toilettes si on les compare avec ceux que nous empruntons régulièrement pour nous déplacer dans Asunción ! En plus, nous avons les places à l’étage, juste devant le pare-brise et la vue est superbe. Un voyage qui commence bien !

Tout au long du trajet jusqu’à Ciudad del Este, la ville frontalière du Brésil, le bus s’arrête fréquemment : tantôt pour prendre de nouveaux passagers, tantôt pour laisser monter des marchands ambulants de sandwichs, boissons, chippa, chargeurs de portables, bonbons, etc.

6h30 plus tard (au lieu des 5 annoncées), nous arrivons. Après une pause repas, nous nous mettons en route pour le Brésil. Nous montons dans un nouveau bus (qui ressemble comme deux gouttes d’eau aux bus d’Asunción !) et vérifions auprès du chauffeur que nous pourrons bien passer la frontière. Etonnés de l’absence d’arrêt à la douane, nous ne nous inquiétons pas plus que cela et rentrons au Brésil sous la pluie…

Après un bon quart d’heure de marche, nous arrivons à l’hôtel réservé par internet et nous nous installons. Immédiatement, les enfants plongent dans la piscine. Après un repas au restaurant, nous nous couchons  rapidement. Les enfants sont ravis que l’on dorme tous dans la même chambre. Nous montons le réveil à 7h.

A 7h30, alors que les enfants dorment encore, une personne de l’hôtel vient tambouriner à la porte : le bus nous attend pour partir en Argentine… comment ça ? Le départ est prévu dans une heure… devant notre air perplexe, la personne sourit : vous ne saviez pas qu’il y a une heure de décalage entre le Brésil et le Paraguay ? Nous voici informés !... Nous réussissons l’exploit de réveiller les enfants, finir de nous préparer, et avaler quelques bouchées de petit déjeuner en 15 minutes montre en main. Quand nous montons dans le bus, le chauffeur et le touriste colombien qui patientent nous accueillent avec le sourire. Le véhicule démarre… nous voilà partis pour l’Argentine.

Au poste frontière, premier souci : sur nos passeports ne sont mentionnés ni notre sortie du Paraguay, ni notre entrée sur le sol brésilien. Le chauffeur nous informe que l’amende est de 150 $ par personne… impossible de payer une telle somme ! Il descend donc avec le seul passeport colombien et fait mine de ne transporter qu’un unique passager. Nous sortons du Brésil sans officiellement n’y être jamais entrés… même si nous y avons passé une nuit !

Au poste frontière argentin, il présente nos passeports. Officiellement, nous sommes passés du Paraguay en Argentine ! Nous arrivons à l’entrée du parc National des cataratas d’Iguasu. Avant de pénétrer dans le parc, nous allons retirer quelques pesos argentins pour pouvoir déjeuner. Erreur fatale ! Au moment où la carte bancaire pénètre dans le distributeur, une coupure d’électricité met la machine hors service et notre carte est avalée ! Sans paniquer, nous nous adressons au magasin voisin. Gentiment, la vendeuse appelle la banque qui lui explique que nous pourrons récupérer notre carte demain matin dans la ville la plus proche (côté argentin, évidemment !). Les choses se corsent ! Heureusement la responsable du parc s’apitoie sur notre sort ! Elle insiste lourdement auprès du directeur de l’agence bancaire et finit par obtenir la venue d’un employé pour ouvrir le distributeur et réinitialiser le système. Deux heures après notre arrivée, nous pénétrons enfin dans le parc, soulagés, notre carte en poche !

Nous sommes accueillis par des coaties, petits animaux poilus avec une queue de raton laveur, un museau qui évoque le tamanoir, et un aspect de peluche sur pattes. Ils s’approchent sans crainte de toute personne portant de la nourriture et n’hésitent pas à se dresser sur leurs pattes arrières pour y accéder. Nous commençons notre visite des chutes sous un ciel couvert, mais quand il fait plus de 30 degrés, les nuages semblent moins menaçants ! Nous découvrons des fleurs, des arbres couverts de lianes, des papillons magnifiques, des oiseaux que nous n’avions pas vus jusqu’alors… et des araignées assez gigantesques!

Même sous un ciel gris, les cascades sont splendides, impressionnantes et vertigineuses. Nous avons vu des paysages à couper le souffle et pleinement profité des embruns. En Argentine, nous les avons approchées de très près, et même surplombées (sur "la gorge du diable" qui donne l'impression que l'on se situe au dessus d'une gigantesque marmite en ébullition). Nous avons eu beau scruter l'eau et ses rivages, nulle trace des nids d'alligators, pas davantage des piranhas! Partout, les panneaux rappellent l'interdiction de se baigner... avec ou sans la météo peu engageante, l'idée ne nous aurait pas effleurés de rentrer dans cette eau aux mouvements si tourmentés !  

Le lendemain, côté Brésilien, nous avons goûté à la vue panoramique des magistrales "cataratas" (chutes) - toujours sous la pluie!! - "Tous les jours on était trempé et fatigué, mais on passait quand même des supers journées !!" Maylis

Puis nous avons visité le parc des oiseaux. Enchantement de se retrouver dans la serre aux papillons et colibris et de les voir évoluer en toute liberté autour de nous, de pénétrer dans l'immense volière des aras et perroquets bleus, rouges, jaunes... Nous avons découvert là encore des oiseaux que nous n'avions jamais vus ailleurs ... vraiment, cela valait le coup de patauger dans l'eau pendant une bonne heure et demie! "J'aurais bien aimé aller au parc aux oiseaux avec ma copine Maïwenn!" a dit Eve-Lise.

A part cela, du Brésil, nous avons surtout eu le temps d'apprécier les churrasqueiras, restaurants proposant un buffet à volonté pour les légumes et desserts, et des viandes grillées servies au fur et à mesure qu'elles sont cuites, jusqu'à ce qu'on arrête les serveurs! Eve-Lise a fait une véritable orgie de cœurs de volaille !!! Nous nous sommes régalés (et avons fortement pensé à certains de nos frères et sœurs qui auraient à coup sûr apprécié le lieu !). Ici, les jeunes enfants ont accès au buffet, mais seuls les adultes et les pré-adolescents ou ados payent leur repas. Une aubaine!  

Soyez rassurés, le soleil est revenu dès que nous sommes sortis du parc national....et nous l'avons retrouvé à Asunción! (Nous nourrissons déjà le projet de revenir à Iguazu, à la faveur d’une météo plus clémente, pour partager notre émerveillement avec ceux qui viendront nous voir en avril !)

Entre temps, nous avons repassé la frontière brésilienne (à pied, cette fois!) pour obtenir le fameux tampon de sortie... et renouveler notre visa touristique paraguayen.

Un grand moment que celui-là ! Un douanier nous a accueillis avec le sourire à partir du moment où il a repéré que nous manquait le tampon de sortie du Paraguay. Il a commencé par nous dire qu’il ne pouvait absolument pas régulariser notre situation, qu’il nous resterait donc 10 jours pour sortir du pays (et y revenir), une fois que nous aurions payé une amende d’un million et demi de guaranis auprès de l’administration. Nous avons donc usé de nos talents de négociateurs durant presque une demi-heure pour ressortir avec notre précieux sésame moyennant la « modique » somme de 360 000 guaranis (soit 60 euros). L’amende officielle qu’il nous a appliquée aurait dû nous coûter 363 000…mais, bon prince, il nous a rendu la monnaie après n’avoir scanné qu’un seul de nos 5 passeports ! Ce qui prouve bien qu’une bonne partie de la somme a fini dans sa poche. Pratique fréquente au Paraguay … Ce n’est pas un hasard si les étudiants sont mobilisés depuis plus d’un mois contre la corruption dans le pays (et la mauvaise qualité du système éducatif).  

Une fois cette épreuve passée, nous sommes rentrés chez nous sans encombre, heureux, malgré tout, de notre virée argentino-brésilienne.

Le reste des vacances a été plus commun : piscine, déguisements bricolés pour Halloween, repos pour les enfants qui en avaient bien besoin… "A Halloween on a invité des copines franco-italiennes, on a fait une grande fête déguisée et un repas aux crêpes. C'était bien!" Nathanaël.

Il a juste fallu que nous nous organisions pour assurer une présence en continu auprès des enfants alors que nous n’étions pas en congés nous-mêmes. Nous y sommes parvenus… quitte à les prendre ponctuellement avec nous au bureau. Heureusement qu’ils ont mesuré l’enjeu de la démarche et qu’ils ont su être adorables ! Cela nous rassure pour les prochaines vacances qui ne manqueront pas d’arriver !!!

Pour l'album photo plus complet...encore un peu de patience ;-)

Comments

[Marie-Claude]

Contente de vous revoir tous. J'espère que votre séjour se poursuit sans encombres. Nous parlons de vous avec Qu. et Jér.

Nous vous embrassons tous les quatre.

Marie-Claude et Yves Jolivet

[Vince]

Et même pas une petite baignade au programme ?

Où à défaut, une virée en bateau, genre rafting... sur un fond musical type Idiana Jones....

Sympa les costumes pour halloween ? et aucun des enfants ne m'a gardé des bonbons je suis sur... tssss



Vince

[erwan]

bisous de métropole



pleins de pensées pour vous

ici il fait froid et il pleut aussi alors .... !!



mais sans les punaises sur les serviettes de toilettes ni les grosses araignées .. :-)



Erwan

A si au fait bonne nouvelle: les cartons sont presque fini suite à mon déménagement...

[paulclaire]

Quel dépaysement! que d'expériences nouvelles! Nous pensons souvent à vous même si nous ne donnons pas de nouvelles, mais tout va bien au sein de notre petite famille; Enormes bisous des 6 Chatelain

Souvenirs quelques année en arrière, j'ai pris une douche sous ses chutes apres avoir escalader les barrières ! Paul

[Marc D.]

"Un douanier nous a accueillis avec le sourire à partir du moment où il a repéré que nous manquait le tampon de sortie du Paraguay".

C'est rassurant d'être accueilli avec le sourire, et ça fait plaisir de partager avec son prochain :-)